15 mai 2020 | Flash info COVID-19
COVID-19 - Recommandations IFM – mise à jour du 15 mai 2020
Les personnes atteintes de Myélome Multiple doivent être considérées à risque de développer une forme grave d’infection par le SARS-CoV-2. Au déficit immunitaire humoral lié à la maladie, viennent se surajouter les effets immunosuppresseurs de certains traitements. Une première analyse des données sur les patients atteints de Myélome et hospitalisés pour COVID-19 au sein des centres IFM montre une mortalité importante.
L’évolution de la situation sanitaire amène à reconsidérer et mettre à jour certaines recommandations établies au début de la crise épidémique. Ainsi :
- Concernant les autogreffes de première ligne : au regard de la diminution de la tension hospitalière dans les services de réanimation d’une part, et de l’absence de signal de gravité supplémentaire à ce jour du COVID-19 dans la période de reconstitution immunitaire d’autre part, la reprogrammation des autogreffes paraît possible, dans les formes à haut risque mais également à risque standard. Une recherche du SARS-CoV-2 en PCR par prélèvement naso-pharyngé devra être réalisée avant la 1ère séance d’aphérèse, et lors de l’admission pour le traitement intensif. Les patients concernés devront respecter un isolement strict dans les 14 jours précédant la procédure, afin d’éviter tout contact avec un sujet infecté. Dans la période post-autogreffe, il conviendra de veiller à une application stricte des mesures « barrières » pour les patients et leur entourage.
- Concernant la dexamethasone : son usage doit être minimisé dans la mesure du possible, a fortiori dans les situations suivantes : bon contrôle de la maladie, absence de lésion osseuse menaçante et/ou douloureuse, absence d’atteinte rénale liée au Myélome. A l’inverse, son utilisation sera reconsidérée en cas de réponse ou de contrôle antalgique insuffisants, ou en cas de mauvaise tolérance de certains traitements (lenalidomide, carfilzomib notamment).
- Dans les situations de réponse très satisfaisante à un schéma comportant des traitements injectables, un allégement du schéma d’administration peut être proposé afin de limiter les venues à l’hôpital : injections hebdomadaires de carfilzomib, passage à des perfusions de daratumumab mensuelles à partir du cycle 3 notamment. S’agissant des dispensations des thérapies orales (lenalidomide, pomalidomide), il sera demandé aux pharmacies hospitalières de délivrer, autant que faire se peut, dans cette période exceptionnelle, les traitements pour deux mois, avec la possibilité d’un envoi au domicile du patient.
- pour toute admission à l’hôpital (consultation ou entrée dans un service d’hospitalisation), et selon les dispositions locales définies par chaque ARS, un interrogatoire recherchant la survenue d’un symptôme suspect de COVID-19 et/ou un contact avec une personne infectée dans les jours précédents est recommandé. Selon les réponses, il pourra mener à la réalisation d’un test diagnostique, et à une adaptation du programme de traitement.
- Les inclusions dans les essais cliniques peuvent être reprises, en évaluant bien dans chaque cas le rapport bénéfice/risque pour les patients. Les centres participants devront s’assurer de leur capacité à maintenir l’activité de recherche clinique nécessaire au bon déroulement de l’essai, dans le respect des règles sanitaires en vigueur.
Ces recommandations seront susceptibles d’être modifiées en fonction de l’évolution de la situation sanitaire.